Inondation : 5 victimes au camping de Lamalou-Les-Bains
J.P. Fontaine, camping-cariste, a bien tenté de donner l’alerte. Les violents orages et la montée des eaux, ont fait des victimes dans un camping de Lamalou-les-bains, dans l’Hérault. Notre correspondant régional était sur place.
J.P. Fontaine, camping-cariste, a bien tenté de donner l’alerte. Les violents orages et la montée des eaux, ont fait des victimes dans un camping de Lamalou-les-bains, dans l’Hérault. Notre correspondant régional était sur place.
Une crue aussi subite qu’inattendue du Bidoulet, un ruisseau insignifiant, a dévasté une partie du camping municipal le Verdale à Lamalou-Les-bains (Hérault). Cinq personnes ont été emportées par une vague limoneuse de plus d’un mètre de haut qui a embarqué voitures, caravanes et camping-cars. Dans la soirée, on faisait état de quatre personnes décédées, a priori restées bloquées dans leurs camping-cars, et une restait « disparue ».
« De ce que nous savons aujourd’hui, cette vague a vraisemblablement été générée par un barrage naturel qui s’est constitué en amont à base d’arbres dont le diamètre pouvait parfois atteindre soixante centimètres. Lorsque le barrage a lâché, la vague est arrivée avec une puissance considérable » explique Philippe Tailland le maire de Lamalou les bains, qui n’avait pas fait évacuer l’établissement la veille alors le département de l’Hérault se trouvait en alerte météo orange. « J’ai fait personnellement une tournée à 22h30 et le niveau du Bidoulet était parfaitement conforme. Dans de telles conditions il aurait fallu évacuer aussi d’autres établissements dans tout le département » a poursuivi Philippe Taillant porté à la mairie en mars dernier et qui réclame d’ores et déjà des aménagements dans le lit du ruisseau si toutefois le camping devait rouvrir pour offrir à nouveau 150 emplacements très confortables en deux étoiles à neuf cent mètres à peine du centre-ville, très fréquenté onze mois sur douze par les curistes.
Pas d’ordre d’évacuation
Mercredi soir, au moment de la crue, le plan d’évacuation n’a pas pu être activé, compte-tenu de la vitesse avec laquelle la vague a abordé le camping. La sirène n’a pas été activée et c’est finalement un camping-cariste lui-même qui a alerté la communauté des estivants. « Lorsque je suis sorti et que j’ai vu l’eau arriver à une telle vitesse, j’ai de suite klaxonné et reklaxonné pour alerter les autres campeurs. Nous n’avions pas le temps ni même la possibilité de faire le tour des emplacements » raconte Jean Pierre Fontaine, de Grandville, (Manche) qui a réussi à sortir avec son épouse, du piège du Bidoulet. Le camping municipal est en zone inondable, comme de nombreux logements de Lamalou construits en proximité de cette petite rivière. Le camping avait même été inondé en 1992, mais légèrement, et des enrochements avaient été mis en place suite à cela. Mais un PPRI (Plan de protection aux risques d’inondation) intercommunal avait été adopté en 2005. Jeudi, quelques heures après la tragédie, Christophe Barret, procureur de la république a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire préliminaire pour déterminer les causes de l’évènement. Dans la foulée, tous les clients du camping ont été longuement auditionnés jeudi soir par les enquêteurs de la gendarmerie.